Voici le texte de ma vidéo publiée sur Youtube le 2 juin 2021.
Intro
Bonjour à tous,
A l’origine de cette vidéo sur le thème du complotisme : un email que je reçois le 26 mai 2021 et dont le sujet était :
« L’Académie de médecine de France demande désormais l’obligation vaccinale. »
Comme je suis contre l’obligation vaccinale, je décide de relayer l’information sur ma page Facebook. Et j’allais probablement y mettre un petit commentaire pour bien marquer mon désaccord. Mais soudain, j’hésite, je ne sais pas vraiment comment cette idée me vient à l’esprit : je me dis que les gens qui vont me lire pourraient me taxer de complotisme.
Être contre l’obligation vaccinale n’a pourtant rien de complotiste, même l’OMS et la communauté européenne se sont prononcer contre. Mais plus ou moins inconsciemment, j’associe une position « anti-obligation-vaccinale » au complotisme. Pour être plus exact, c’est probablement mon milieu social, ce que j’entends dans les médias ou même ce que je lis sur internet qui ont construits cette association dans mon esprit.
Perso, je n’ai pas du tout envie d’être taxé de complotisme, car cela se traduirait automatiquement par un discrédit envers ma personne. Evidemment, ce n’est pas du tout quelque chose que je recherche. Je décide donc de ne pas poster l’info sur Facebook.
Je trouve quand même très inquiétant que le phénomène appelé « complotisme » puisse créer une pression psychologique telle, que je me prive de ma liberté d’expression, pour éviter les conséquences sociales que cela peut entrainer.
Très déçu de ce constat, je décide de passer ma journée à faire une petite vidéo pour clarifier mon opinion à propos de l’obligation vaccinale, tout en prouvant que cela ne fait pas de moi un complotiste.
Je commence à rassembler les éléments qu’il me faut, et c’est alors que j’apprends que la RTBF diffuse le soir même l’émission appelée « Investigation » sur le sujet « Quand le doute vire au complot ».
Je décide donc d’attendre de voir l’émission en me disant que cela m’aidera certainement à comprendre l’origine de ce sentiment d’être catalogué comme complotiste dès que l’on prononce un discours un peu alternatif.
Après avoir vu l’émission, ce que je pensais déjà se confirme dans mon esprit : il y a, en effet, un vrai problème dans le complotisme en lui-même, mais surtout, il y a un gros problème dans la façon dont les médias et donc automatiquement beaucoup de gens, comprennent, présentent et même utilisent le concept du complotisme.
Il y a, je pense, un affreux amalgame qui est fait, un amalgame entre un ensemble de gens qu’on peut qualifier de « vrais complotistes » (oui, ça existe quand même, hein) et un autre ensemble de personnes, certainement plus grand, et dont je fais probablement partie. Cet amalgame me semble aussi dangereux que le problème du complotisme en soi.
C’est ce dont je voudrais parler dans cette vidéo.
Qu’est-ce qu’un complotiste ?
Il me parait important de définir de quoi on parle. Complotiste ? Il y a probablement autant de définitions que de dictionnaires.
Complotiste : Défenseur d’une théorie du complot.
Voici ce qui est écrit sur Wikipedia à propos d’une théorie du complot ou théorie conspirationniste.
Une théorie du complot est une expression qui dénonce comme abusive une hypothèse selon laquelle un événement politique a été causé par l’action concertée et secrète d’un groupe de personnes qui avaient intérêt à ce qu’il se produise. Cette théorie met donc en scène un petit groupe de gens puissants qui se coordonnent en secret pour planifier et entreprendre une action illégale et néfaste affectant le cours des événements, afin d’obtenir ou de conserver une forme de pouvoir (politique, économique ou religieux).
Un groupe de personnes, agissant en secret, pour leurs propres bénéfices (qui peuvent être des bénéfices financiers) et aux détriments de l’intérêt général. Voici donc les mots-clés qui devraient nous servir à identifier ce qui est du complotisme ou pas. Il manque pourtant un élément qui me semble important (un autre extrait du net) :
Comme une croyance, une théorie du complot est élaborée de telle manière que les faits n’entrent pas en contradiction avec celle-ci, mais elle n’est jamais prouvée. Mot-clé supplémentaire : n’est jamais prouvé. Parce que notons quand même que les vrais complots ça existe, mais ils ne rentrent pas dans la sphère du complotisme car ils sont prouvés et officiellement reconnus.
Pour les théories du complot même les plus classiques, tous ces mots-clés ne sont pourtant pas réunis : « l’homme n’a jamais été sur la lune ». Je ne suis pas sûr d’y voir les intérêts d’un petit groupe d’individus.
Par contre, il y a des théories qui vérifient très bien tous les mots-clés proposés : les attentats du 11/9 qui auraient été commandités par des membres du gouvernements américains, ou plus récemment la théorie Qanon qui affirme l’existence d’un groupe de pédophiles sataniques très puissants dont beaucoup de membres feraient partie du parti démocrate au States.
Evidemment, la pandémie du COVID-19, qui a un tel impact sur nos vies au niveau mondial, a elle aussi inspiré de nouvelles théories du complot. En premier lieu, celle qui dit que le virus a été créé en laboratoire en vue de diminuer la population humaine.
Bon voilà, je pense qu’on est maintenant assez clair sur ce qu’est le complotisme, et on est tout à fait d’accord que c’est dans un climat de doute, de suspicion qu’émergent les théories du complot.
A l’origine du doute
Dès lors, la question essentielle est : d’où vient ce sentiment de doute ?
Il est clair que le doute se place sur les instances qui ont du pouvoir. Les deux formes de pouvoir les plus évidentes étant les gouvernements, toute les classes dirigeantes en général, et les plus grands acteurs sur la scène économique, les grosses entreprises multinationales dont le pouvoir dépasse même celui des gouvernements dans certains cas.
Je voudrais ici souligner deux aspects importants de ce doute.
Premièrement, le doute que la plupart des gens ont envers les sphères du pouvoir est, non seulement, parfaitement compréhensible, mais aussi, c’est un sentiment extrêmement sain, qui intervient comme catalyseur d’initiatives, de créativité et d’associations au sein de la société civile. Savoir faire preuve de sens critique est quelque chose que l’on nous apprend à l’école, bon sang. Cela a peut-être disparu du milieu scolaire – j’espère que non – mais il y a trente ans, à l’école, mon prof de français s’acharnait à développer notre sens critique, à remettre en question, à développer thèses et antithèses. Donc le doute, n’est pas seulement permis, mais une pensée positive. Je doute, donc je suis.
Deuxièmement, n’importe qui, qui ose regarder les affaires du monde, avec un peu de profondeur, et avec des yeux critiques, se rendra compte que nous vivons aujourd’hui dans un système extrêmement complexe, dans lequel s’imbrique crimes, mensonges, abus de pouvoir, conflits d’intérêt et corruption, et c’est dans ce système que les acteurs les plus puissants prennent leurs décisions et les mettent en œuvre dans une relative opacité, opacité qui est inhérente à la complexité du système.
Ce deuxième point est très important, car il est un terrain fertile pour le doute, mais aussi pour une perte de confiance envers les autorités et les médias qu’ils financent.
Je voudrais donner un exemple, très bien documenté, et qui je pense, avec un nombre insensé d’autres exemples, légitiment toutes démarches de questionnement envers l’élite de ce monde.
Je mettrai d’ailleurs en bas de cette vidéo toutes les sources et références de mes propos.
Très récemment, je prends connaissance des résultats d’une recherche réalisée à Londres qui dit que le Glyphosate (le Roundup) crée des dommages sur nos gènes et que cela induit des mécanismes menant au cancer !
Cela fait des années que nous signons des pétitions pour demander à nos représentants nationaux et Européens d’interdire le Glyphosate et tous les néonicotinoides pour les dangers qu’ils représentent pour notre santé, les abeilles, l’écologie en général. Nous avons vu énormément de gens se mobiliser, de recherches scientifiques qui tiraient les sonnettes d’alarme, des manifestations, des avocats se mettre sur ces affaires grâce à des financement émanant de la société civile, … une mobilisation énorme.
Force est de constater que les plus puissants, ce n’est pas nous et notre bon sens spontané, car le RoundUp est toujours largement utilisé en Europe. Tous ceux qui se sentent concernés par ce genre de problème le savent, il y a de puissants lobbys qui travaillent au sein de nos institutions et qui dénaturent complètement les processus démocratiques sensés s’y opérer.
Une grosse partie de la population est pleinement consciente de ça. C’est un spectacle qui s’offre à nous, spectacle dont nous appelons les acteurs : Big Food (Nestlé, Mc Do, etc), Big Agra (comme Monsanto), Big Chemical (Bayer, DOW, etc.) et évidemment Big pharma, dont on parle plus pour le moment, du fait de la crise sanitaire. Ils sont tous clients entre eux, ils sont interdépendants, et travaillent donc presque main dans la main pour protéger leurs intérêts, même si c’est au détriment de notre santé et de notre environnement -l’exemple du Roundup l’illustre très bien-, ET manifestement, avec la collaboration d’une classe politique manipulée, pour ne pas dire corrompue.
Dire ceci ne fait pas de moi un complotiste, ce sont là des phénomènes bien connus, dont tout le monde parle autour d’un café ou d’une bière : les lobbys, les faits de corruption, les conflits d’intérêt, tout cela fait partie de notre paysage quotidien. On a l’habitude de vivre avec, et on les regarde avec un sentiment d’impuissance.
Certaines personnes, qui exprime des opinions un peu dissidentes sont même obligées de démontrer que ce genre de choses existent vraiment dans le monde réel pour justifier le bien-fondé de leur point de vue et éviter d’être taxé de complotisme. Il s’agit, par exemple du prof. Raoult qui montre dans une de ces vidéos que les plus grosses entreprises pharmaceutiques ont presque toutes été inculpées dans des énormes affaires de corruption. Le professeur Raoult, que je citerai encore dans cette vidéo, car c’est un personnage dont l’intelligence, la compétence, la puissance d’analyse et le dévouement pour son métier de scientifique en fait un homme très important pour le monde aujourd’hui, même si personne n’est obligé d’être toujours d’accord avec lui, bien sûr.
Il y a donc dans l’esprit de tous ces gens qui doutent, à des degrés divers, l’idée que l’élite dirigeante, nos représentants, représentent en fait, trop souvent les intérêts de l’industrie avant l’intérêt général. C’est aussi simple que ça. Et quand vous avez ça en tête, croyez-moi, votre esprit critique est affuté, et votre suspicion envers le système s’en voit renforcée.
Douter sans être complotistes : les « sceptiques »
De là à imaginer un complot planétaire d’un petit groupe d’individus malfaisants, il y a encore de la distance, quoi que. En fait, il s’agit d’une distance dont il faudra pouvoir mesurer les positions. Jusqu’où pouvez-vous vous poser des questions sur le système mondialisé sans être étiqueté du label « complotiste » ? C’est, rappelez-vous la question que je soulève dans cette vidéo.
Car des exemples d’individus ou groupes d’individus qui ont un pouvoir considérable sur des phénomènes sociétaux et politiques, ce n’est pas si rare que ça.
Dans ce registre, on entend souvent parler de Bill Gates. Alors pour ceux qui pense encore que Bill Gates est un génie de l’informatique qui est devenu un généreux philanthrope, je les invite à regarder l’interview d’un certain Lionel Astruc qui présente son livre intitulé « L’art de la fausse générosité – La fondation Bill et Melinda Gates ».
En gros, il montre que les aides de la fondation en Afrique et ailleurs, consistent essentiellement à apporter des solutions technologiques, à tous les problèmes de santé ou d’agriculture, des solutions qui détruisent les systèmes traditionnels locaux et favorisent l’implantation des grosses entreprises (comme Monsanto ou le Big pharma). En fait, la fondation donne de l’argent à des entreprises (qui fabriquent des OGM ou des vaccins par exemple), et qui vont en retour lui rapporter de l’argent. Bill Gates n’est pas moins riche depuis qu’il donne, c’est même le contraire. C’est du simple capitalisme maquillé en générosité.
Ce genre d’exemples démontrent qu’il existe réellement des formes de complot. Mais ça ne rentre pas dans la sphère du complotisme, car ce sont des formes de complots qui, dans les faits, sont vérifiables.
Ne sont donc pas complotistes ceux qui voient dans les pratiques de Bill Gates, les jeux de connivences qui s’articulent entre un homme extrêmement riche et quelques grosses entreprises à la recherche de nouveaux marchés pour vendre leurs technologies.
Alors, plutôt que d’appeler « complotiste » les gens qui ne le sont pas, je pense qu’il serait beaucoup plus raisonnable de définir un autre ensemble qui comprend tous ces gens, dont la démarche d’interrogation est tout à fait justifiée et lucide. Dans cette vidéo, je vais les appeler les « sceptiques ». Si vous avez d’autres idées, n’hésitez pas les partager en commentaire de cette vidéo.
Dès lors, on aurait d’un côté, les défenseurs de théories du complot, dont les éléments de preuve surfent plus sur du fantasme que sur des faits, théories donc invérifiables, ce sont les complotistes. Et d’un autre côté, on aurait un ensemble immense de gens qui s’interrogent légitimement sur ce qui se passe réellement aujourd’hui dans les hautes sphères du pouvoir et du monde économique, ce sont les « sceptiques ».
Donc, si quelqu’un aujourd’hui se pose la même question que moi il y a quelques jours : « comment se fait-il que l’Académie de médecine en France demande désormais l’obligation vaccinale ? Est-ce qu’il n’y a pas de conflits d’intérêt derrière cet avis, des mécanismes décisionnels trop opaques ? » Poser ces questions ne fait pas de moi un complotiste, je suis seulement un sceptique, dans une certaine mesure. Je n’ai pas besoin d’être associé à Qanon ou un quelconque mouvement qui tombe sous la définition de complotiste, simplement parce qu’en qualité de citoyen, je m’interroge sur des décisions qui vont m’affecter moi, ma famille et mon entourage.
Je ne suis pas quelqu’un qui doit être automatiquement discrédité, et je ne dois pas avoir peur d’exprimer mon opinion.
Le cas de l’émission « Investigation »
Maintenant que nous avons plus ou moins de quoi faire la distinction entre complotistes et sceptiques, je voudrais essayer de démontrer que faire l’amalgame entre les deux peut s’avérer être un jeu assez dangereux.
J’ai choisi de l’illustrer avec l’émission de la RTBF Investigation « Quand le doute vire au complot », qui a été diffusée le 26 mai 2021. Le but n’est pas du tout d’attaquer la RTBF qui est une institution que je respecte, mais plutôt de proposer une réflexion, une analyse, pour mettre en lumière l’amalgame qui est fait entre complotistes et sceptiques, et surtout pour s’interroger sur le rôle que les médias traditionnels peuvent jouer dans ce domaine, proposer une perspective différente du problème du complotisme, pour éviter de radicaliser les questionnements et les prises d’opinion émanant de l’ensemble des « sceptiques ».
C’est important, car, dans l’émission, je trouve que l’amalgame entre complotistes et sceptiques est réellement fait, à certains moments et de façon indirecte, mais c’est fait, et cela pourrait d’avantage creuser l’écart entre les deux pôles : ceux qui sont satisfaits de l’opinion publique et de l’info relayée par les médias traditionnels, et ceux qui ne sont pas satisfaits, qui se posent des questions et qui cherchent à éclairer les zones qui leur paraissent plus ou moins obscures. Il doit y avoir des positions possibles et reconnues au centre de ces deux pôles : complotistes – non-complotistes.
Mettre les sceptiques du côté des complotistes, cela crée une force psychologique qui les pousse à faire un choix entre les deux. Ou comme moi, il y a quelques jours, cela m’a poussé au silence, c’est frustrant. Et c’est là que cela devient contre-productif et dangereux, car, attention, dans l’émission Investigation, il est montré, très justement, que les complotistes peuvent être récupéré par l’extrême droite, ou qu’ils pourraient potentiellement à passer à de la violence. Dans ce cas, on préfèrerait que les sceptiques restent sceptiques, n’est-ce pas ?
Comment réagissent les simples sceptiques, lorsque dans l’émission, par effet miroir, ils se sentent identifier comme complotistes ?
Explorons quelques aspects de l’émission qui vont dans ce sens. Pour ceux qui n’auraient pas vu l’émission, elle est disponible sur le site Auvio.
Les journalistes de l’émission décrivent très bien les milieux complotistes classiques et leur conquête de sympathisants, notamment grâce aux médias sociaux. Il est même dit un moment, en parlant des manifestations qui ont lieu à Bruxelles, que le motif principal de ces manifs sont des sujets qui n’ont rien à voir avec le complotisme, comme une opposition aux mesures sanitaires ou à la 5G. Très bien.
Mais un peu plus loin dans l’émission, les mêmes journalistes semblent rapprocher d’autres sujets d’inquiétude à du complotisme. C’est le cas notamment, lorsqu’il y a une tentative de démonter le documentaire de Bernard Crutzen : « Ceci n’est pas un complot » que beaucoup d’entre nous ont vu.
Une vérification des faits énoncés dans le documentaire est entreprise. On cherche les failles, et étrangement, on ne montre que les failles trouvées. Et lorsque l’on montre ces failles, je trouve qu’ils vont un trop loin dans ce qui est placé sous l’enseigne « complotiste ». Notamment, quand ils montrent des articles du Dr. Pascal Sacré qui est un intervenant dans le documentaire de Crutzen, et qui est de façon assez directe catalogué comme complotiste. Et donc si des intervenants du documentaire sont complotistes, le documentaire l’est aussi. Voyons ça de plus près :
« Big Pharma, ceux qui font de nos vies une maladie », article écrit en 2010. Là, on pourrait se demander pourquoi un tel sujet vient subitement s’insérer dans ce qui est classifié de complotiste. J’ai été lire l’article pour être sûr qu’il ne comportait pas d’éléments qui pouvaient faire référence aux théories conspirationnistes. Il n’y en a pas. Par contre, nous avons bien là un docteur qui exprime son dégout par rapport aux pratiques commerciales immorales des compagnies pharmaceutiques. On vient d’en parler. Je n’ai pas vérifié la véracité de tout ce qui est écrit dans l’article, qui est très long, lisez l’article vous-même si ça vous tente. Mais l’article n’a rien de complotiste, alors que dans l’émission Investigation, c’est présenté comme tel.
Pareil pour les autres articles cités :« Covid-19, un océan de peur et de mensonges », là aussi j’ai été lire l’article. Il parle surtout des mensonges que l’on a entendu au début de la crise l’année passée (l’article est du 9 mai 2020). Je dois dire que je me suis assez bien retrouvé dans cet article. Déjà parce qu’il parle de l’amalgame qui est fait entre complotistes et non-complotistes, comme je le fais dans cette vidéo. Mais surtout, il écrit à propos de vrais mensonges comme ceux qui ont été prononcés à l’égard de l’hydroxychloroquine. Rappelez-vous de l’étude sur l’hydroxychloroquine complètement fabriquée, publiée dans le plus sérieux journal scientifique, « le Lancet » et qui avait pour but de discréditer la molécule. Une supercherie qui a démontré le pouvoir que pouvait avoir Big pharma pour discréditer une solution médicamenteuse non-rentable pour l’entreprise, alors que d’autre part l’Europe achetait un milliard de doses du Remdesivir, et que l’OMS avait démontré que ce médicament ne servait strictement à rien. Il y parle aussi de mensonges par rapport à la prophylaxie, ces méthodes de préventions basées sur le renforcement de l’immunité naturelle.
Alors, je ne sais pas s’il y a eu des mensonges là-dessus, mais je déplore un manque flagrant d’information à ce sujet dans les médias traditionnels. J’aurais eu beaucoup plus de propension à garder ma télé ou ma radio allumée le matin, si les médias traditionnels plutôt que de m’informer du nombre de morts quotidiens me rappelait de bien prendre ma dose de vitamines C, D et de zinc.
De nouveau, absolument rien de complotiste dans cet article.
« Le terrorisme a été créé par les états, puis utilisé pour justifier certaines actions ». Ici, bien désolé, je n’ai pas trouvé l’article. Mais que l’on se rappelle de ce qui a suivit le 11 septembre, la guerre en Irak en 2003, les mensonges de l’administration américaine sous Georges Bush Jr. concernant les armes de destructions massives de Saddam Hussain, l’approbation et l’engagement de Tony Blair et puis ses aveux. Ce n’est pas de l’intox, ce sont des faits historiques vérifiés, il y a des livres écrit à ce sujet. Pas de théorie du complot.
Pourtant, tout ça est montré comme phénomènes complotistes, avec en arrière fond une musique de film d’horreur et des photos de visages qui apparaissent l’un après l’autre comme le prof. Raoult, Louis Fouché ou encore Alexandra Henrion-Caude.
De plus, et j’en termine là, lors d’une caméra cachée chez le Dr. Sacré, il s’exprime à propos de Macron pour qui le confinement est une bénédiction car il a mis fin aux mouvements des gilets jaunes. Pourquoi mettre ça dans un chapitre qui dénonce le complotisme ? Il y a énormément à redire et à débattre à propos de la macronie et du mouvement des gilets jaunes… Les intellectuels, de gauche, désintéressés, qui brillent par leurs idées, et qui soutiennent le mouvement des gilets jaunes sont nombreux. Gardons-les du bon côté, pas du côté des complotistes.
Mais avec ces quelques extraits, est-ce que les journalistes de l’émission n’ont pas mis dans le sac complotistes, la majorité des gens qui veulent faire de la résistance contre un système qu’ils considèrent injuste, décalé par rapport aux besoins et aux revendications des gens, un système dans lequel ils se sentent trahis et impuissants.
Il est probable que, ce que je considère comme une erreur de l’émission, ait sa source dans un sentiment de revanche envers Bernard Crutzen. Comme s’il fallait une réponse à son documentaire qui est en quelque sorte une dénonciation du rôle anxiogène excessif qu’ont eu les médias traditionnels dans le cadre de la pandémie.
Je pense qu’il aurait été plus constructif de se rapprocher de Crutzen, lui montrer ses erreurs, certes, mais surtout admettre que ce qu’il dit n’est pas tout à fait faux, et dès lors, se rapprocher également de tous ceux que j’appelle les sceptiques, plutôt que de les forcer à un abandon ou à une radicalisation de leur opinion. Radicalisation qui peut mener, comme il l’est montré dans l’émission, vers les mouvements d’extrême droite…
Ceci dit, j’ai vraiment apprécié le fait qu’il est admis par les journalistes de l’émission qu’une intervenante dans le documentaire « Ceci n’est pas un complot » ne regrette pas ses propos. Il s’agit d’Anne Morelli qui dit « Il existe des connivences entre les milieux économiques et politiques, mais ce ne sont pas eux qui crée l’événement, comme le COVID, mais ils en profitent dès que cet événement survient. »
Si on est bien d’accord avec les paroles de Mme. Morelli, il me semble qu’il est très important de faire la distinction entre complotistes (qui pensent que l’événement est créé par le complot) et sceptiques (qui s’inquiètent de l’utilisation qu’on peut faire de l’événement).
Quelle pourrait être la réponse des médias traditionnels ?
Dans la vraie vie, il y a ce qu’on entend à la télé, à la radio, l’information qui est véhiculée par les médias traditionnels. Et puis, dans la vraie vie, il y a aussi beaucoup de bruit de fond, c’est le bruit du peuple qui réfléchit, discute, débat. Dans ce bruit de fond, il y a aussi des pics qui bien souvent n’atteignent pas la hauteur des médias traditionnels mais qui peuvent avoir une large audience, notamment via les médias sociaux. Ces pics peuvent émerger de milieux complotistes, mais plus souvent encore, ils émergent d’experts, de gens compétents, d’intellectuels désintéressés, ou même des gens qui ont quelques fois de vraies idées politiques très intéressantes.
Ce n’est pas parce que ces voix dissidentes, ces voix qui émanent de l’ensemble des « sceptiques » ne viennent pas des sources d’information classiques qu’elles sont à dénigrer ou à catégoriser de complotistes. Bien sûr, ces voix peuvent apparaitre comme concurrentes aux médias traditionnels. Des non-professionnels de l’information qui s’expriment sur l’espace public. Et alors ?
Non, il ne faut pas voir automatiquement ces gens, qui expriment une opinion différente, comme une menace, comme de la désinformation. Je pense même qu’il serait très constructif d’amener ce genre de personnes sur les plateaux télé ou de la radio, comme le fait très bien « Sud Radio » en France avec son émission « les incorrectibles », par exemple.
Il y a une défiance envers le monde politique et les médias traditionnels. Je suis d’accord. Mais alors, justement, plutôt que de se mettre en conflit avec les voix dissidentes, avec les « sceptiques », il faut leur donner la parole, au moins à leurs représentants. Sans quoi, ils se tournent naturellement vers les médias alternatifs et les médias sociaux. Utiliser les médias alternatifs n’est pas une mauvaise chose, mais à partir du moment où ils représentent l’unique scène d’expression des sceptiques, cela creuse d’avantage le fossé entre l’officiel – le non-officiel , cela renforce le climat de doute, de suspicion, et dès lors, cela favorise le complotisme et tous les travers qui peuvent venir avec.
Un peu comme tout ces gens que l’on voit dans l’émission Investigation, ces gens dans la rue qui ne veulent pas s’exprimer devant la caméra car ils n’ont pas confiance. Je pense vraiment qu’on a là des gens qui se sont posés des questions, qui n’ont pas trouvé réponse dans les médias traditionnels, car il y a probablement trop peu d’espace pour les opinions alternatives. Alors, ils se retournent et regardent ailleurs. C’est assez normal et cela n’a rien de vraiment malsain. Maintenant, tout dépend de comment on gère cette situation de crise envers les médias.
Si dans les médias traditionnels, on transmet l’idée que ces gens sont des complotistes, la défiance n’est plus uniquement des « sceptiques » vers les médias traditionnels, elle devient réciproque, et de nouveau, on creuse le fossé.
Pour remédier à ce problème, je consacrerais carrément 10 minutes du Journal télévisé exclusivement à ça. On retire 10 minutes d’info « moins utiles », on invite un représentant des sceptiques qui a des idées, et on écoute ce qu’il a à dire.
Inviter Mr. Crutzen au JT, et lui dire : « Bernard, là, ce passage que tu montres dans ton documentaire, tu dis que c’est une image subliminale, ce n’en est pas une. » et Bernard de répondre peut-être : « Ah bon, pardon, je me suis trompé, mais l’image que vous montrez derrière les chiffres au JT, elle fait peur, elle est anxiogène, c’est ce que je voulais montrer ». Et puis peut-être, devant lui, un journaliste qui reconnaisse la « faute journalistique ».
Cela pourrait aider grandement à dissoudre cette défiance envers les médias traditionnels. Cela ferait de tous les sceptiques, des gens moins frustrés, cela ferait d’eux, une source incroyable d’inspiration, cela ouvrirait des débats démocratiques supers intéressants, et cela réduirait substantiellement l’approvisionnement en complotistes.
